Abaï Ibrahim Kunanbaïouli est un poète, compositeur et moraliste kazakh né le 10 août 1845 et décédé le 5 juillet 1904. Abaï Kunanbaïouli, généralement appelé Abaï, est plus connu sous le nom russifié d'Abaï Kunanbaïev.
Abaï est né à Tchingis-Tau (Karaoul aujourd'hui), dans une famille de l'aristocratie kazakhe. Il a été éduqué dans sa maison puis envoyé dans une école religieuse musulmane où il apprit l'arabe, le perse et découvrit la poésie et la littérature asiatique. Il fut ensuite envoyé par son père à l'école russe de Semipalatinsk où il découvre la littérature russe et occidentale. Alors qu'il était destiné à poursuivre l'œuvre de son père qui était chef de clan, il préférera persévérer dans les études.
Sa connaissance du russe lui permettra de traduire en kazakh plus d’une cinquantaine d’œuvres occidentales alors inédites dans son pays. Considéré comme le père de la littérature kazakhe, Abaï a composé un nombre important de poèmes qui conformément à la tradition kazakhe sont destinés à être chantés. Avant lui, seule une transmission orale des textes et chants était pratiquée parmi les nomades de la terre kazakhe, colportés par les célèbres « akines ». Il est l'auteur de Paroles édifiantes, sorte de pamphlet moraliste dont le contenu a eu et continue d'avoir une grande influence sur le peuple kazakh. Il était attiré par la pensée des lumières et dans son travail, a su porter un regard critique sur la culture kazakhe, en particulier dans une collection de poème intitulé Livre des Mots (Qarasozder).
Abaï convie ses compatriotes à l'honnêteté, au respect des principes moraux et de la religion mais aussi à l'ouverture sur la culture russe, malgré que la Russie soit plutôt objectivement perçue comme un occupant. Abaï voit dans l'apprentissage de la langue russe une porte s'ouvrant sur le monde dans lequel il souhaite ardemment faire participer son peuple.
Abaï est considéré au Kazakhstan comme l'un des pères de la nation. Un très grand nombre de monuments lui est consacré et ses écrits forment la base de la culture kazakhe. Sa vie a été retracée par l'écrivain Moukhtar Aouézov dans le livre La route d'Abaï ainsi qu'en 1983 dans le film Abaï, produit par kazakhfilm.
Noursoultan Nazarbaiev, président de la république du Kazakhstan :
« Pour chaque Kazakh, Abai ne fut pas seulement un homme de lettres, mais aussi un précepteur et un maître, un être cher et proche, voire un confesseur. C'est pourquoi il est fait si souvent référence à son œuvre qui reflète si bien I'esprit et la vie populaire kazakhs. Mais son œuvre a aussi une dimension plus large car elle touche aux grandes questions que I'humanité s'est posée de tous temps.
En effet, l' œuvre d'Abaï KOUNANBAIOULY tente de trouver une réponse à certaines grandes questions éthiques comme le bien et le mal, la justice et la Iâcheté, l'amour et la perfidie, la vie et la mort. L'appel d'Abaï à l'unité et la fraternité de tous les pays et de tous les peuples n'a rien perdu de son sens historique, car c'est en apprenant les uns des autres qu'on avance ensemble sur la voie du progrès.
Quelle que soit I'évolution du monde, I'œuvre du poète ne perdra jamais de son actualité. Au contraire, le nom d'Abaï deviendra le fleuron spirituel de la nation kazakhe pour les générations futures. »
ooOoo
Extrait des « Réflexions » :
" Celui qui ne sait pardonner à son prochain, celui-la offense l'étranger" .
" La honte, c'est la dignité humaine qui, de l'intérieur, force à avouer ses fautes et à s'infliger le châtiment. Mais les gens que je vois aujourd'hui n'ont honte de rien, ne savent même pas rougir lorsqu' ils ont accompli une mauvaise action."
" Une bête ne sait rien, mais elle n'affirme pas le contraire".
" La honte, c'est la dignité humaine qui, de l'intérieur, force à avouer ses fautes et à s'infliger le châtiment. Mais les gens que je vois aujourd'hui n'ont honte de rien, ne savent même pas rougir lorsqu' ils ont accompli une mauvaise action."
" Une bête ne sait rien, mais elle n'affirme pas le contraire".
Extrait de « L’été » :
…Le riche chef de la tribu apparaît dans I'aoul
Il a parcouru ses troupeaux de Karakoul.
Satisfait de l'état dans lequel ils se trouvent;
Son cheval rapide, un rêve de repos, s'entrouvre.
Les villageois font cercle autour d'un grand saba
Aux habitants de l'aoul qui se trouvent là…
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